Bien des coutumes qui ont lieu l'été font partie des activités de plein air comme les pique-niques, les randonnées pédestres ou à vélo, ou encore les excursions en camping. D'autres passe-temps occupent toutefois les gens pendant la période estivale. En effet, dès le retour des beaux jours, un nouveau type de commerce prend forme où chacun s'improvise brocanteur du dimanche. Cette mode se trouve sous plusieurs formes et appellations : vente de garage, brocante, bazar, vide-grenier, marché aux puces, vente de trottoir. Ceux-ci se tiennent dans les cours, les garages, les hangars et même sur les trottoirs. Probablement originaire des États-Unis, cette forme de commerce est particulièrement vivante dans les provinces canadiennes anglophones. Au Québec, les ventes de garage ou de débarras connaissent depuis quelques années un engouement qui fait en sorte que chaque municipalité réglemente maintenant de façon particulière ces entreprises commerciales. Une fin de semaine dans l'été est souvent accordée aux citoyens qui veulent organiser cette activité en zone résidentielle. Certaines municipalités exigent par contre l'achat d'un permis. Le fait de cibler une période dans l'année permet de faire une publicité commune et un affichage général pour attirer plus de personnes à la fois. C'est généralement lors du grand ménage au mois de mai que l'on vide les sous-sol et les greniers au Québec. Le début de l'été est alors l'occasion de nettoyer de fond en comble et de mettre de côté les objets qui ne servent plus jusqu'à la vente de débarras. Par ailleurs, une deuxième période au milieu de l'été est également propice à ce type de vente de garage au Québec : celle des déménagements autour du 1er juillet. Comme des déménagements massifs ont lieu à cette date, l'occasion est belle tant pour ceux qui veulent s'équiper à bon marché que pour ceux qui cherchent à se débarrasser de plusieurs objets en trop.
La coutume des marchés aux puces collectifs est aussi populaire. Organisés généralement par les autorités municipales, ces marchés populaires regroupent hebdomadairement en un lieu public plusieurs vendeurs du dimanche qui, en quelques heures, moyennant la location d'un emplacement ou d'une table, peuvent écouler leurs vieilleries et marchandises usagées. L'engouement n'est pas seulement américain ou québécois. En France par exemple, une étude a montré que le nombre de ces foires a augmenté de 32% entre 1990 et 1994. Certains marchés aux puces accueillent des exposants réguliers tandis que d'autres sont des organisations spontanées et ponctuelles initiées par des associations locales ou de quartiers.
Pourquoi cette mode d'acheter du « vieux, pas cher » ? Est-ce une réaction à la surconsommation de nos sociétés modernes qui vise à condamner le gaspillage ? Quoi qu'il en soit, tout le monde y gagne à ces ventes de débarras : certains repartent les mains vides après avoir tout vendu, alors que d'autres repartent les mains pleines, ayant fait de bonnes affaires. Tout s'achète et tout se vend ! C'est sans doute ce qui étonne le plus de ces « magasins » improvisés en plein air, des objets de qualité côtoient la camelote. Courir les marchés aux puces ou les ventes de garage est tout un art. Cette activité demande du flair pour dénicher les trésors, des aptitudes à marchander les prix et de la patience.
Dans les ventes de particuliers, soit on fait comme les antiquaires et on passe tôt le matin pour les meilleures trouvailles, soit on se présente peu avant la fermeture pour profiter des prix réduits. Une autre caractéristique des « puces » est qu'il faut généralement payer comptant toute marchandise, ce qui devient inhabituel dans les milieux où les cartes électroniques dominent. Cette forme de marchandage très conviviale permet de recréer, le temps d'une fin de semaine, une vie de quartier où tous les voisins sortent de l'anonymat, comme un rappel de la vie d'autrefois où tout le monde se connaissait.