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De coutume en culture

À Saint-Louis-de-Kent au Nouveau-Brunswick, on avait coutume d'organiser une fête paroissiale annuelle pour féliciter publiquement les parents, hommes et femmes, d'avoir élevé au moins dix enfants. S'il est rare de compter un tel nombre d'enfants dans les familles québécoises d'aujourd'hui, les «exploits» parentaux sont encore soulignés à l'occasion de la fête des Pères. En effet, on peut lire dans les journaux et dans certaines revues des articles qui font le portrait d'un père méritant et courageux ou qui abordent différents sujets autour de la paternité. Des animateurs d'émissions de radio ou de télévision présentent aussi des pères exceptionnels à l'approche de cette fête. On peut même participer à divers concours du «papa de l'année» en envoyant une lettre qui décrit son père et qui explique en quoi celui-ci mérite le titre du meilleur papa.

Les critères de sélection pour un tel concours ont certainement changé depuis 20 ou 30 ans. Les «bons pères» doivent non seulement tenir le rôle de pourvoyeur qui leur a longtemps été attribué, mais ils doivent aussi occuper une place importante dans la vie de leurs enfants. Ils se rendent désormais aux cours prénataux avec la future maman, ils changent les couches une fois le petit venu au monde, donnent les bains, préparent les repas, aident aux devoirs, vont aux réunions de parents à l'école, bref, ils occupent la scène quotidienne sur des plans où ils étaient absents il n'y a pas si longtemps.

Alors qu'aux États-Unis on fête les pères depuis le début du siècle, ce n'est qu'à partir de 1968 qu'on instaure la fête des Pères en France. Cette fête est apparue dans une période de grandes revendications sociales où les Français réclamaient entre autres l'égalité entre les hommes et les femmes, donc une fête pour les pères comme pour les mères. Si l'objectif de la fête des Pères et d'honorer ces derniers et de valoriser leur rôle au sein de la famille, il semble qu'on ait perdu le sens véritable de la fête. Comme pour la fête des Mères, on offre un petit cadeau ou on amène papa au restaurant sans pour autant lui exprimer sa reconnaissance. Certains déplorent d'ailleurs la commercialisation de cette fête, mais il reste que la plupart des enfants prennent le soin de préparer des cartes spéciales pour leur père ou dessinent affectueusement une scène mettant leur papa en vedette. Quelques-uns vont même porter une rose, symbole officiel de la fête des pères. Elle sera rouge si le père est vivant et blanche s'il est décédé. Peu de coutumes s'observent au Québec le troisième dimanche de juin, mais il y a encore place à l'imagination. À l'instar d'une tradition yougoslave, les enfants d'ici pourraient ligoter leur père avec une ficelle. Celui-ci feignant la surprise, se détacherait et retrouverait sa liberté.

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