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Outre le fait que le 11 novembre célèbre pour la chrétienté un saint du nom de Martin, cette date en est une importante dans le cycle des activités agricoles et signifie le repos de la terre. En Europe, le jour de la Saint-Martin a longtemps été un jour de grande foire et de réjouissances populaires. Une messe était célébrée suivie d'un repas de fête où l'on mangeait la traditionnelle «oie de saint Martin» arrosée du vin de l'année. La Saint-Martin a d'ailleurs été un jour férié en Allemagne, en Angleterre de même qu'en France. On en profitait alors pour accomplir la fin des travaux des champs durant les dernières belles journées chaudes de novembre identifiées comme l'été de la Saint-Martin. Cette fête correspond aussi à la fin des vendanges et à la venue du vin nouveau. L'expression «avoir le mal de Saint-Martin» signifie d'ailleurs «être ivre».

Depuis le haut Moyen Âge, la Saint-Martin marque un terme de paiement des redevances, des locations diverses et des baux d'engagement, de fermages ou de déménagements. Le caractère juridique de cette date se retrouve aussi bien en Europe qu'en Amérique. En Nouvelle-France, même si le climat est plus froid, le mois de novembre est relié aux préparatifs d'hivernement et c'est au cours de ce mois que prenaient fin les baux d'engagement des hommes dans les fermes ou les contrats de louage de terre ou de bêtes à cornes. Sous le régime seigneurial en Nouvelle-France, on note aussi la coutume de la criée de la Saint-Martin. Selon cette tradition, dès le début de novembre, le seigneur faisait annoncer par le crieur public à la porte de l'église qu'il recevrait chez lui les rentes des censitaires le jour du 11 novembre. Il régnait ainsi une grande activité au manoir seigneurial le jour de la Saint-Martin et les provisions foisonnaient de toutes parts. Il circulait peu de monnaie à cette époque et le seigneur acceptait habituellement des denrées comme du grain et des chapons pour l'équivalent des rentes de chaque censitaire.

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