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Remonter aux sources

Le commencement de l'année ne tombe pas à la même date pour tous les peuples. En effet, le Nouvel An chinois se distingue du Nouvel An israélite car ils reposent sur des calendriers différents. On différencie également l'année civile de l'année religieuse et ces différentes représentations du temps influencent les façons de fixer la date du début de l'année. Pour compliquer davantage, le premier jour de l'An de notre calendrier actuel n'a pas toujours été fixé le premier janvier.

Un peu d'histoire

La coutume de souligner le Nouvel An par des fêtes est ancienne. Toutefois, le premier janvier est reconnu comme le premier jour de l'année depuis le milieu du XVIe siècle seulement. Dans l'Antiquité, le calendrier druidique commençait l'année «la sixième nuit de la lune du solstice d'hiver» (Dufour, 1978: 23). Quant aux Celtes qui divisent déjà l'année en deux grandes saisons, le Nouvel An arrive le premier novembre et marque aussi le début de l'hiver. À la même période chez les populations romaines et grecques, l'année commence à l'arrivée du printemps, soit le premier mars. Ce mois est nommé en l'honneur du Dieu de la guerre car les activités guerrières débutaient seulement à la fin de l'hiver. En l'an 45 avant Jésus-Christ, Jules César modifie le calendrier romain et ordonne que l'année civile débute le premier janvier. Malgré l'acte politique de la mise en place officielle du calendrier julien, certains peuples de l'empire romain échappent à cette réforme calendaire et continuent à utiliser les calendriers populaires. Les Mérovingiens par exemple, première dynastie des rois francs aux VIe et VIIe siècles, replacent le début de l'année au premier mars. Sous le règne de Charlemagne (768-814), le début de l'année est fixé à Noël et cet usage subsiste jusqu'au XIIe siècle. La pratique de faire commencer l'année à Noël, et pendant quelques temps au XIe siècle à Pâques, a introduit de nombreuses ambiguïtés, Pâques étant une fête qui ne tombe pas toujours à la même date. Cette façon de marquer le temps est cependant en lien direct avec l'influence de l'Église, spécialement du christianisme pour qui l'année, avant tout ecclésiastique, repose sur les événements de la vie de Jésus. Celui-ci devient en quelque sorte le centre de l'histoire humaine et permet d'établir une chronologie universelle.

En 1582, le pape Grégoire XIII apporte de nouvelles modifications au calendrier, sans toutefois toucher au début de l'année. Il a rétabli le calendrier julien et a fixé une manière de compter les années bissextiles. La réforme grégorienne et son calendrier sont toujours en vigueur de nos jours. En Amérique, il semble que le Nouvel An ait toujours été souligné. Par contre, Jacques Cartier ne mentionne aucune célébration du jour de l'An le premier janvier dans ses récits de voyage. En effet, ses premiers hivernements en Nouvelle-France étaient tous antérieurs à 1582, année où le premier janvier est fixé définitivement au calendrier comme la journée du Nouvel An.

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