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Au Québec, la fin de mai et le début de juin évoquent déjà l'été, la saison du plaisir et des vacances, du soleil et de la chaleur, de la baignade et des pique-niques, des activités au grand air. Dès que les jours rallongent, le retour du beau temps est attendu et, selon les régions, l'été commence bien avant le 21 juin qui marque le solstice. Si aujourd'hui la saison est synonyme de repos et de temps libre, le sentiment face à l'été n'a pas toujours été aussi bienfaisant. Il fut une époque au Québec où la saison a suscité autant d'appréhension que l'hiver, quand le travailleur de la terre était complètement dépendant des phénomènes climatiques pour assurer sa survie pour l'année qui vient. En plusieurs endroits au Québec, le cultivateur dispose entre 120 à 145 jours sans gel pour cultiver ses terres et récolter ses produits. Peu s'en faut pour qu'un imprévu retarde, diminue voire détruise les récoltes.

En accord avec le climat de la saison estivale, l'habitant de la société rurale des XIXe et XXe siècles a su rythmer ses activités et s'adapter à son milieu de vie. Grâce à son savoir-faire et ses connaissances empiriques transmises de génération en génération, le cultivateur a imaginé un calendrier fondé sur les activités reliées à la terre. Dans ce calendrier populaire, la désignation du temps est établie d'après des points de repère qui réfèrent soit à des tâches, soit à une production naturelle. Ainsi, diverses périodes de temps quadrillent la saison estivale : c'est le temps des semences, le temps des fraises, le temps des moissons, le temps des pommes, autant de périodes qui succèdent les unes aux autres et forment une véritable science de la terre. De nos jours, pour certaines personnes et selon certains secteurs de production, il reste encore des traces de ces désignations populaires. Tout comme la notion de saison, les activités estivales se sont aussi modifiées en fonction de la conception du travail par rapport au loisir, de la diversification des secteurs de production et du développement de l'urbanisation.

Après la seconde moitié du XXe siècle, les plaisirs associés à la saison estivale ont commencé à se démocratiser au Québec : la villégiature tout comme les vacances ne sont plus le seul privilège de la bourgeoisie et des mieux nantis. Le travailleur moyen peut lui aussi accéder aux plaisirs de l'eau, du chalet, du camping, du tourisme. Mais quoi qu'il en soit de la liberté et de la gratuité de l'été, cette saison est encore aujourd'hui associée à la production et aux activités commerciales qui s'y rattachent. Au Québec, l'été c'est aussi le retour des marchés publics et des halles, des ventes de garage ou de débarras ainsi que des foires agricoles.

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