Parmi les coutumes que les colons français importèrent en Nouvelle-France, il convient de signaler la plantation du mai, cet arbre vert et décoré que l'on plantait le premier jour du mois de mai devant la maison d'une personne que l'on voulait honorer. L'église, le manoir seigneurial et la demeure du capitaine de milice devinrent les lieux de prédilection. En 1637, le père Le Jeune relate la cérémonie au cours de laquelle le gouverneur de Montmagny fit dresser devant l'église de Québec un grand arbre décoré d'une triple couronne portant chacune, dans un cercle, les noms de Jésus, de Marie et de Joseph, ajoutant qu'il fut salué d'une salve d'arquebuses. Dans certains lieux, cette coutume devint une obligation du censitaire envers son seigneur, ainsi qu'en témoigne l'acte de concession de 1712, par Marie Perrot, seigneuresse de Verchères, à Raymond Végiard dit Labonté : «[le preneur] est tenu d'aider tous les ans à perpétuité à planter un may avec les autres habitants de la dite seigneurie au devant la maison seigneuriale du dit Verchères au premier jour de mai le prochain [...] ainsi que les autres habitants y sont obligés par leur contrat à peine d'un écu d'amende». La plantation du mai était l'occasion d'une fête suivie d'un repas offert par le seigneur ou le capitaine de milice. Des récits d'auteurs, tels Nicolas-Gaspard Boisseau et Philippe Aubert de Gaspé, nous indiquent que cette coutume s'est maintenue jusqu'au XIXe siècle. (Ce texte est une collaboration de l'archiviste Renée Lachance des Archives nationales du Québec à Québec.)