L'oeuvre de la Sainte-Enfance a été fondée en 1843 par Mgr de Forbin-Janson, évêque de Nancy. De confession catholique, elle a été établie pour commémorer l'Enfance de Jésus. L'oeuvre se propose trois mandats : sauver les âmes par le baptême, racheter et éduquer à la façon chrétienne les petits enfants de Chine. Au Québec, l'oeuvre s'implante dès la seconde moitié du XIXe siècle mais ce n'est que vers 1917 qu'elle prend véritablement un essor grâce aux soeurs missionnaires de l'Immaculée-Conception qui en font la diffusion dynamique dans toutes les écoles de la province. Cette oeuvre comptait principalement sur les sous recueillis des petits enfants comme unique source de revenus. Les élèves du Québec étaient sollicités pour parrainer des petits Chinois. Une petite boîte, sorte de tirelire de carton, était placée sur le bureau du maître ou de la maîtresse d'école et servait à recueillir les sous des enfants. La classe qui avait ramassé le plus d'argent se méritait des médailles et des images. Plus tard, l'oeuvre s'étendit au continent africain et un glissement s'opéra dans l'appellation de telle sorte que les enfants se mirent à "acheter des petits Chinois" d'Afrique. L'oeuvre fut un instrument de coopération missionnaire d'importance qui permit à la population du Québec de participer à l'effort missionnaire. La propagation missionnaire adopte cependant un nouveau visage à partir des années 1960 où les organismes non gouvernementaux se multiplient et ont comme objectif la paix, l'aide et le développement international. Les religieux missionnaires intègrent alors des laïcs à leurs missions et le terme de coopérant fait son apparition. C'est ainsi que les stratégies de missions évoluèrent et que des ?uvres comme la Sainte-Enfance furent redéfinies.