D'origine française, la criée pour les âmes consiste en une vente aux enchères appelée aussi «le marché aux âmes». Cette coutume généralisée en France jusque vers le milieu du XIXe siècle s'est pratiquée au Québec jusqu'au XXe siècle. Dans certaines régions ou paroisses, des criées avaient lieu tous les dimanches du mois de novembre mais celle du jour des Morts est l'une des quêtes les plus lucratives de l'année. À l'origine, cette coutume avait comme but de vendre au profit des âmes tous les biens promis par chacun à la suite d'un voeu. Il était courant en effet de «vouer aux âmes» la première récolte d'un champ, la première toison d'un mouton, etc. Chacun apportait sa contribution: minot de grain, chapon, chou, travail d'artisanat en fixant la mise à prix. Les biens s'entassaient sur le parvis de l'église à côté de la tribune du crieur public et la vente se déroulait item par item comme un encan. Une fois la criée terminée, l'argent des ventes était remis au curé pour faire chanter des messes pour les morts après quoi les paroissiens se dirigeaient au cimetière pour visiter les tombes des défunts.