RDAQ, Le Réseau de diffusion des archives du Québec.
 

À propos de...

Le mot rite vient du latin rictus qui signifie ordre prescrit. Les rites sont un ensemble de comportements individuels ou collectifs, réglés et répétitifs. Ils sont visibles dans des gestes ou des postures caractéristiques ainsi que verbalement. Les rites dépassent la simple habitude ou le comportement réflexe. Ces conduites se formalisent dans des rituels à caractère profane ou sacré et ont une forte charge symbolique pour ceux qui les exercent ou qui en sont témoins. Dans les sociétés primitives, le passage d'une saison à l'autre, d'un lieu à l'autre ou d'un âge de la vie à un autre étaient marqués par des rites dont on trouve encore des traces aujourd'hui. Le marié qui soulève la mariée dans ses bras pour passer le seuil de la porte de la nouvelle demeure du couple est un rite symbolisé par un passage matériel tout comme le sont le portique et la frontière. Plusieurs autres étapes sont encore soulignées avec emphase. La naissance et son rituel du baptême qui marque l'entrée du nouveau-né dans la communauté en est un bon exemple. D'autres formes de rituels d'entrée ou de sortie dans un groupe sont pratiqués dans plusieurs milieux. Comme rites d'entrée dans le monde profane, on connaît entre autres dans les familles bourgeoises un rituel qui consistait à «faire ses débuts» dans la vie mondaine. Quant à la communion solennelle, il s'agit d'un rite de passage dans le monde religieux qui marque définitivement l'agrégation du communiant à la «grande famille des enfants de Dieu». On trouve encore des rites de fondation comme pendre la crémaillère ou des rites d'inauguration comme la levée de la première pelletée de terre lors d'une future construction, ou encore des rites de première fois qui s'organisent autour d'activités bien définies.

Le folkloriste français Arnold van Gennep, a été l'un des premiers à s'intéresser à la notion de rites de passage. Dès 1909, dans un ouvrage magistral, il s'est employé à définir cette notion qui, selon lui, se décompose en trois périodes : la séparation, la marge et l'agrégation. La répartition tripartite de van Gennep s'applique aussi bien aux rites de passage, traditionnellement reliés aux passages importants de la vie de l'individu comme la naissance, le mariage et la mort, qu'aux rites d'initiation en général. Les rites de séparation sont la période pendant laquelle l'individu ou l'initié est détaché de son état antérieur; cette période en est une de rupture. Dans la période de marge, l'individu est en attente d'un nouvel état. Il ne conserve que peu d'attributs de son état antérieur, ce qui se traduit souvent par une sorte de dépouillement ou de mise à nu, mais n'a pas encore acquis les traits de l'état à venir. L'état de marge est une mort symbolique. Quant à l'agrégation, elle comprend des rites qui visent à rendre effective et solennelle l'intégration au nouveau groupe. Cette période se termine souvent par une fête. Ce scénario général permet d'analyser et de comprendre divers rites.

© Le Réseau de diffusion des archives du Québec
Politique de confidentialité