RDAQ, Le Réseau de diffusion des archives du Québec.
 

De coutume en culture

Jusqu'aux années 1960, le temps du carême commence par l'obligation d'assister à la messe le matin du mercredi des Cendres. Au début de la célébration religieuse, le prêtre bénit les cendres avec lesquelles il trace une croix sur le front des fidèles en leur disant : «Souviens-toi, ô homme, que tu es poussière et que tu retourneras en poussière». Cette parole biblique tirée la Genèse est un rappel que le chrétien est fait de chair et qu'il est mortel. L'imposition de la cendre sur le front des fidèles se fait en signe de pénitence.

Pour ceux dont la santé permet de jeûner, les principales privations du temps du carême portent sur l'alimentation. On évite de manger toute viande ou toute matière grasse durant cette période. Les menus sont peu diversifiés de sorte que partout dans les pays catholiques qui respectent le jeûne et les jours maigres, le poisson devient le symbole du carême. Selon les époques, on a retrouvé sur les tables du Québec de l'anguille, du hareng et de la morue ; outre les poissons, on mange du pain sec, de la galette de sarrasin, des œufs, des crêpes, des pommes de terre, de la soupe aux pois et du blé d'Inde lessivé. En plus des interdits alimentaires de la «sainte quarantaine», d'autres privations s'ajoutent comme pénitence volontaire. Les enfants se privent de bonbons, de sucreries et de desserts ; les fumeurs s'abstiennent de tabac ; les garçons évitent de fréquenter les filles ; certains surveillent leurs paroles et s'empêchent de sacrer. Ces sacrifices sont laissés à la discrétion de chacun alors que d'autres sont tenus par l'ensemble de la communauté. Pendant ce temps de préparation spirituelle à la fête de Pâques, il est d'usage de prier davantage le soir et d'aller plus fréquemment à la messe. Le chapelet s'ajoute parfois à la prière du soir et l'assistance à la messe devient quotidienne à une certaine époque et tout aussi primordiale que le jeûne. Pendant la période du carême, il est d'ailleurs interdit de fêter et de danser et aucun mariage n'est célébré. Le carême se produisant à un moment tranquille de l'année où les travaux extérieurs sont suspendus entre autres dans le monde rural au Québec, ces privations et interdits sont d'autant plus difficiles à maintenir pendant quarante jours. Heureusement, le temps des sucres arrive régulièrement à cette période ce qui permet d'assister à quelques parties de sucre le dimanche pour rompre avec ce temps austère.

© Le Réseau de diffusion des archives du Québec
Politique de confidentialité