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Le mot Noël vient du latin natalis (dies) et désigne le jour de la naissance de Jésus-Christ pour les chrétiens. Le terme n'apparaît dans la langue française qu'en 1175 et n'a pas d'équivalent dans les évangiles avant cette date. Fêter Noël ne devient coutume qu'au IXe siècle et sa première mention écrite remonte à l'an 354 où la fête est instituée par le pape Libère. Au cours des premiers siècles de la chrétienté, la Nativité n'est donc pas fêtée. Célébrer la naissance du Christ est une chose, la célébrer un 25 décembre en est une autre. Pour établir la date de la naissance du Christ, il fallut que l'Église questionne la nature même de Jésus. Puisqu'il est né d'une femme, il pouvait difficilement être un Dieu. Cependant, dans l'Antiquité on admet que certaines personnes appelées «épiphanes» soient porteuses de la révélation divine. Dès le IIIe siècle, une fête est fixée au 6 janvier pour célébrer la manifestation de l'Épiphane.

Par ailleurs, le début de l'hiver était marqué dans l'Antiquité par toutes sortes de fêtes païennes liées au culte solaire chez les Romains, au culte des morts chez les peuples nordiques et au solstice d'hiver chez les Celtes. Le christianisme met peu de temps à instituer un calendrier de fêtes qui visent à supplanter les rites romains, germaniques et celtiques. La justification d'une telle intention se trouve dans la naissance du Christ dont il faut déterminer la date. Pour établir logiquement la date de Noël, «il fallait que la date de la mort de l'épiphane ait été la même que celle de sa conception. La tradition chrétienne fixant sa mort un 25 mars, la conception devait avoir eu lieu, elle aussi, un 25 mars». (Fortier, 1996 : 12) En y ajoutant les neuf mois de gestation, Noël fut donc fixé le 25 du mois de décembre. Puisque le christianisme voyait Jésus comme la «lumière du monde», son association au solstice d'hiver, à la résurrection du soleil, s'inscrivait tout naturellement dans le cycle des fêtes de la lumière. C'est ainsi qu'on peut voir dans l'abondance des sources d'éclairage, bougies, guirlandes électriques multicolores et feux de cheminée, des traces d'anciens cultes solaires, autant de rappels de cette origine païenne.

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