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Clin d’œil sur nos traditions

Chez les Acadiens, la soirée de la Saint-Sylvestre prend beaucoup d'importance. Après le souper au fricot et aux poutines râpées, où chacun raconte les faits drôles ou marquants de l'année tirant à sa fin, on se débarrasse de la vieille année de manière bien originale. Pour ce faire, il faut «battre la vieille année» afin qu'arrive la nouvelle. «Cette coutume consistait en un jeu masqué qui se déroulait ainsi : tout juste avant minuit, un jeune homme se costumait en vieille femme et sortait à la sauvette. Il battait les quatre coins de la maison et le four à pain, s'il y en avait un, puis il rentrait dans la maison. Là, c'était à qui battrait la Vieille Année (la personne costumée) pour la "tuer". On prétend que celui qui tuait la Vieille Année avec une palette pour détremper la bouette des cochons, serait chanceux le reste de l'année; de plus, il était assuré d'être vivant pour fêter la Vieille Année une autre fois encore. Celui qui se costumait allait parfois frapper à la porte des maisons voisines, pour se faire "tuer à coups de bâtons".» (Dupont, 1977: 276-277) Dans certains villages acadiens, les jeunes réunis en bande allaient de maison en maison frapper sur les murs à grands coups de bâtons pour «tuer la vieille année». D'autres la «tuaient» en tirant des coups de fusil en l'air, à partir de l'embrasure de la porte. Aux Îles-de-la-Madeleine, la veille du jour de l'An, il fallait «courir le cul de l'an», c'est-à-dire tracer des marques de craie sur les portes des maisons. Les jeunes se déguisaient et faisaient aussi semblant de battre à mort l'un des leurs qui personnifiait la vieille année.

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