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De coutume en culture

La cabane à sucre traditionnelle est de dimensions restreintes. Elle loge l'équipement du sucrier et le strict nécessaire pour ses besoins car presque tout se déroule en plein air. Autrefois quand un jeune homme se voyait confier la responsabilité de la cabane à sucre et des tâches du sucrier, il s'agissait d'une étape importante de sa vie, d'un véritable rite de passage à l'âge adulte. Cette responsabilité tenait du privilège.

Le temps des sucres est généralement associé à des moments d'agrément. Lorsque le travail le permet, les voisins de sucrerie aiment bien se retrouver à la cabane de l'un ou de l'autre pour se donner un coup de main et se divertir. La famille et les amis s'y donnent rendez-vous pour une partie de sucre. Les invités apportent leurs provisions de nourriture ou les propriétaires les reçoivent pour le repas, quelquefois moyennant une petite contribution monétaire. Dans tous les cas, les produits de l'érable sont disponibles sur place, à satiété. Encore aujourd'hui, la coutume d'aller une fois par année à la cabane à sucre prendre un repas formé de mets typiquement « canadiens » est une tradition des plus populaires.

Les parties de sucre sont toujours très animées : jeux de cachette dans le bois, combats de balles de neige, rallyes, récits d'anecdotes, musique, chansons et danses, bien arrosés des boissons de la maison qui font la bonne ou la mauvaise réputation des cabanes à sucre. Mais les parties de sucre d'autrefois semblent n'avoir mené que rarement à des excès ou à des situations dramatiques. Les gens se livraient plutôt à des jeux comme le «barbouillage» ou le «noircissage». Les joueurs de tours se frottaient le visage avec de la suie ou de la tire et s'organisaient pour «beurrer» la figure d'un invité en le prenant par surprise. Ce dernier trouvait une autre victime de sorte qu'à la fin, tout le monde se retrouvait « maquillé ».

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