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Clin d’œil sur nos traditions

La corvée du broyage du lin, - prononcé brayage - se faisait généralement en octobre après la récolte. Une fois dépouillé de ses grains, le lin intéresse l'habitant pour sa fibre qui entre dans la confection de textiles et de vêtements. Cette corvée consiste à préparer la fibre en la chauffant pour la débarrasser de ses aigrettes de bois et ainsi l'attendrir. Ce résultat est obtenu au moyen d'une broie qui sert à broyer la tige du lin pour détacher la filasse de la partie ligneuse. Le processus accompli, on obtient une filasse que l'on tortille en cordon qui, rangée à la cuisine d'été, sera plus tard écochée, puis filée. Le brayage du lin se fait en plein air, à l'abri du vent souvent près d'un cours d'eau et par une journée de beau temps. Cette opération exige une installation suffisamment complexe pour que les habitants d'un même rang se regroupent pour la corvée afin de mettre en commun toutes les récoltes de lin.

On creuse une fosse temporaire à même le sol et l'on érige autour un muret sous la forme d'un foyer muni d'un gril de bois. Le feu ainsi monté, il s'agit maintenant de chauffer le lin, réuni en faisceau par douzaine de «brayes», selon une technique spéciale qui consiste à les faire sécher. L'opération est délicate et nécessite certaines précautions pour éviter le «grillage» et les flambées de toute la récolte. Le dosage de la chaleur du feu se fait généralement par une personne d'expérience qu'on appelle la «grilleuse» ou la «chauffeuse». La journée se termine souvent par un repas collectif.

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